Dagaba
Le village
À la découverte du village
Dagaba n’est pas une carte postale !
D’abord, pour y aller, il vaut mieux éviter la saison des pluies, de juin à septembre. Sinon, même les 4×4 ne peuvent pas arriver jusqu’au bout. Il faut finir à pieds ! Au village, les enfants jouent, rient, aident les parents. Vous en verrez peut-être écraser le grain dans un pilon.
Vous croiserez peut-être un chasseur, avec son fusil « made in Dagaba », ou bien, le soir, vous écouterez les contes autour d’un feu.
Petite visite
Quand on veut montrer le village, le problème est que l’on ne sait pas par quoi commencer : la tradition, les rires, les enfants, les chasseurs ?
Alors tant pis : sans ordre ni logique, quelques images prises sur le vif, lors des voyages de Tiedaba Koné et Marie-Pierre Revol.
La vie
Quelques images de la vie au quotidien à Dagaba. Les femmes préparent le grain, leur bébé au dos. Elles portent le bois qu’elles ont coupé. Même les enfants transforment le grain en farine, au pilon. La lessive se fait à l’ancienne, avec la planche et l’eau pompée à la main…
Les forgerons
Les habitants de Dagaba appartiennent à l’ethnie des Malinkés et parlent le bambara (dioula). Evidemment, ils n’ont pas attendu pendant des siècles que des étrangers lointains les « découvrent » pour s’organiser, échanger avec les villages plus ou moins proches, et ont acquis un savoir-faire précieux : A l’origine, le nom du village était « Noumoudaga », ce qui signifie « Village des forgerons ». En effet, dans la tradition de Dagaba, les villageois sont forgerons de père en fils.
Les forgerons produisent des armes et des outils : haches, couteaux, fusils, plombs,…
Les habitants de Dagaba appartiennent à l’ethnie des Malinkés et parlent le bambara (dioula). Evidemment, ils n’ont pas attendu pendant des siècles que des étrangers lointains les « découvrent » pour s’organiser, échanger avec les villages plus ou moins proches, et ont acquis un savoir-faire précieux : A l’origine, le nom du village était « Noumoudaga », ce qui signifie « Village des forgerons ». En effet, dans la tradition de Dagaba, les villageois sont forgerons de père en fils.
Les forgerons produisent des armes et des outils : haches, couteaux, fusils, plombs,…
Les chasseurs
En Afrique traditionnelle, donc à Dagaba, la chasse est une profession. C’est toute une vie, avec ses secrets, ses codes de conduite, ses génies et ses interdits. Sa pratique s’entoure d’un rituel aussi complexe que varié. Avant de partir, le chasseur consulte la direction du vent, la terre, la poule qui couve, les cauris (coquillages), et la disposition de petits cailloux qu’il jette au sol, afin de savoir quelle direction prendre, de quel côté du village sortir.
La tenue du chasseur traditionnel
Lui seul peut la porter. Sa coiffure est tapissée, à l’intérieur comme à l’extérieur, de grigris de toutes sortes. Sa chemise aussi, elle porte pas moins de 50 ou même 100 amulettes cousues en véritable doublure. Sa gibecière en contient également. Sans compter les talismans portés à même le corps, aux bras, au cou et autour des reins.
Les forces invisibles
Ce sont les maîtresses de la nature. Le chasseur doit se concilier la bonne grâce des esprits, des génies, des forces du bien et écarter les puissances maléfiques. Car en abattant un lion, un buffle ou une panthère, il est un intrus aux yeux des forces du mal, il trouble l’ordre et l’équilibre de la nature. C’est un ennemi…
Les cases
Au village, la construction d’une case est une activité collective et festive, rythmée par le son des djembés. Elles sont circulaires, les murs montés de briques de terre crue. Le toit est la partie la plus visible de la case, il doit résister au vent et à la pluie. Pour cela, trois éléments doivent être réunis :
- du bambou,
- de la paille, qui sera tressée,
- des lianes, qui permettront de les attacher ensemble.
Les bambous vont être assemblés de façon à respecter la forme de la case, donc en cercle. Ils sont attachés les uns aux autres avec des lianes. Les habitants vont pouvoir alors porter le toit sur le mur de la case.
Ensuite, le toit va être habillé de paille tressée.
Enfin, la case sera confiée aux jeunes garçons et filles, pour la rendre belle et habitable.
La musique
Musique et danse : le rythme remplace la parole
La danse et la musique font partie de la culture traditionnelle en Afrique. C’est une façon de communiquer et de partager en se laissant emporter par le rythme, mieux que par la parole. Et pour danser, il faut des instruments de musique. Ceux de Dagaba sont bien sûr fabriqués sur place.
Le sacré
A l’entrée du village, on ne peut manquer l’immense baobab, visible de très loin. L’arbre multicentenaire est un lieu de respect, propice aux sacrifices divinatoires, par les Sages.
Le cercle de vie, dans la cosmogonie africaine, illustre l’interdépendance entre les classes d’âge. Le passage d’un stade à l’autre se fait selon un rituel valable pour tous.
Plus qu’un sage, plus qu’un enseignant, le « Très grand vieux » devient l’intermédiaire entre les vivants et les morts, entre le monde des visibles et celui des invisibles.
Etre vieux, en Afrique traditionnelle, ne signifie pas que l’on a tel ou tel âge, mais que l’on est admis dans l’ordre des sages. On devient alors un enseignant. L’individu n’est pas perçu comme une conscience isolée, mais comme un être participant à toutes les fonctions du Cosmos.
L’ancêtre, ici, est celui ou celle qui a passé avec succès toutes les étapes de l’initiation. Il y en a sept. L’accès à l’ancestralité est donc soumis à certaines conditions. N’importe qui ne deviendra pas Ancêtre.
La nature et l’agriculture
Dagaba est au milieu de la forêt. Donc, pour dégager un peu de terrain destiné à l’agriculture, il faut commencer par couper des arbres.
Ici, les villageois se relaient pour abattre un arbre. Pas de tronçonneuse, encore moins de bulldozer.
Courage !